Michelangelo Pistoletto

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Repères biographiques

Michelangelo Pistoletto est né à Biella, capitale des moulins “télédynamiques”, machines de guerre de l’industrie textile du Risorgimento, construits au pied des Alpes, sur les rives du Cervo, à soixante-quinze kilomètres au nord de Turin. Son père, peintre et sculpteur, lui transmet l’amour de l’art. Le grand style byzantin, Piero della Francesca mais aussi Pollock, Fontana, Bacon, Klein, Baj et Burri contribuent à sa formation de peintre.

Il puise également, à rebours de l’art américain d’après-guerre, aux sources de l’histoire de l’art italien et de la culture méditerranéenne, et partage bientôt le goût des sciences humaines. Après des études de graphisme, il réalise ses premières oeuvres, des autoportraits sur fond de monochrome or, argent ou bronze, qu’il expose à Turin en 1961.
Cette même année, il substitue le miroir à la peinture sur toile et superpose au reflet une figure peinte, généralement debout, vue de dos, dans la position du regardeur. Les Quadri Specchianti, les “tableaux-miroirs” sur acier poli qu’il réalise depuis le font connaître du monde entier. Au milieu des années 1960, à l’heure du nouveau réalisme, de l’art minimal et du pop art, il choisit de faire un “pas de côté” et conçoit des Oggetti in Meno, des “objets en moins”, à mi-chemin de la sculpture, de l’installation et de la performance. Parmi eux, le Metrocubo di Infinito, véritable “boîte mentale”, paradigme de l’opera concettuale, composée de six miroirs tournés vers l’intérieur s’entre-reflétant à l’infini, accessible à la seule rêverie, comme la Maison du miroir d’Alice au Pays des merveilles.

En 1967, dans le contexte de l’arte povera - mouvement de retour aux enjeux primordiaux de la création et d’une réappropriation des matériaux et des processus “pauvres” de l’héritage culturel italien -, dont il est, avec Boetti, Zorio, Penone, Mario et Marisa Merz, Paolini, Anselmo, Pascali et Kounellis, l’un des créateurs, il troque son statut de “transmetteur d’images” pour devenir “provocateur de comportements”.
Il vide son atelier et invite des jeunes artistes à élaborer un nouveau projet artistique en relation avec la vie. Le studio cède la place à une sorte d’office des idées, des savoirs et des expériences mises en commun.

Cittadellarte, la fondation qu’il crée au milieu des années 1990 à Biella, après avoir réalisé nombre de manifestations à caractère collectif aux prises avec des contextes locaux, donne une forme nouvelle à son projet d’art. Université des idées, des recherches créatives et des expérimentations artistiques, Cittadellarte est une institution en lutte contre la “société fragmentée”. Ses hôtes de passage se donnent pour ambition de replacer l’artiste au centre de la “fabrique sociale”, de refonder sa responsabilité et de faire de l’art bien plus qu’une question de produits culturels destinés à la galerie et au musée : ce qui donne sens et valeur à nos manières de vivre ensemble.

Liens
Citta dell'arte
Mamac de Nice
Michelangelo Pistoletto & Cittadellarte